Salsa et sa mise-bas

J’ai attendu quelques semaines avant de vous écrire nos derniers événements ; il y en a toujours, mais tous ne méritent pas une Newsletter !

Beaucoup d’entre vous le savaient peut-être : notre gentille cocker spaniel anglaise tricolore Salsa de Syringa était  restée vide, sans chiots, lors de sa dernière saillie à l’automne passé. Très déçues, nous avons dû accepter ce fait et attendre patiemment les chaleurs suivantes, ce qui dure parfois longtemps avec nos femelles pluricolores. Mais voilà qu’enfin, en juin, elle se décide. Nadine a pu la conduire vers le mâle de notre choix  à l’élevage Schloss Hellenstein, avec lequel nous travaillons depuis de nombreuses années.

Les 2 et 3 juillet, a eu lieu l’accouplement avec «  Nobel Della Lontra » en Allemagne…

S’en suit l’attente pour savoir si notre Salsa est portante. Après un mois de gestation, nous avons commencé à distinguer un joli ventre qui laissait prédire un nombre important de chiots.

Nous nous réjouissions déjà ! Les semaines suivantes nous l’ont bien confirmé : elle est devenue impressionnante avec son beau corps, au point que je l’avais surnommée mon « Bouddha » tellement elle était belle ronde…

Je pensais bien qu’il y en avait au moins 9 là-dedans. Le temps de la mise-bas approchant, nous l’avons bien surveillée : température, visites nocturnes pendant plusieurs nuits et enfin, le 2 septembre vers 21 h 00, je me suis installée vers sa caisse de mise-bas. Je voyais que c’était pour cette nuit-là !

L’attente du premier chiot est parfois longue, surtout s’ils sont nombreux. À 23 h 45, il arrive. Jusqu’à 1 h du matin, cinq chiots sont nés, fabuleux ! C’est rapide, mais ensuite elle pousse pendant une bonne heure sans arrêt, cela ne me plaît pas trop au vu des 5 premiers arrivés en si peu de temps. Elle est encore énorme ; je pense qu’il y en a encore le double ; je m’inquiète. Je décide de l’aider avant  qu’elle ne soit trop fatiguée pour pousser. À 2 h je lui fais une injection pour provoquer l’expulsion des chiots suivants. Quand cela coince comme ça, je pense que son chiot est mal tourné, qu’il pourrait arriver par les pattes arrière, c’est pourquoi elle n’arrive pas à le sortir…

J’attends que l’injection fasse son effet. Salsa pousse assez régulièrement. Je reste attentive au cas où, pour l’aider, mais les heures passent… À 4 h, toujours pas de sixième chiot. Mince alors ! Cette mise-bas se complique. Salsa expulse seulement du liquide vert foncé, ce qui signifie que le chiot est mort. Elle n’arrive donc pas à l’expulser et il fait bouchon pour les autres…

Salsa me demande souvent de sortir pour faire des besoins, revient boit beaucoup d’eau qu’elle va vomir ensuite. Elle ressort même ce qu’elle a mangé. C’est pénible de la voir stresser autant. Malgré ses contractions toujours constantes, je vois que cela ne va pas aller comme je l’espérais, on est au-devant d’une césarienne…

Il est 6 h 45, j’appelle ma vétérinaire. Elle me dit qu’elle ne pourra pas m’aider. Ensuite, je fais plusieurs téléphones dans les cliniques autour de chez nous, sans succès !

Ils n’ont soit pas le personnel, soit pas l’installation pour une opération importante, bref ! En plus, on est samedi, pas simple…

Nadine, qui m’a rejointe, me suggère d’appeler la Kleintiere klinik  InMoos à Ins. Là, la jeune fille me dit : « pouvez-vous être là avec la mère et les cinq chiots à moins le quart ? » Il est 8 h 15, je rigole (après ma nuit blanche). Il faut que l’on s’organise un peu. « Nous serons là dans 45 minutes  au maximum ? »

Branle-bas de combat : vite une grosse corbeille aménagée avec des couvertures et des bouillotes pour tenir les chiots au chaud. Charger tout ce petit monde dans notre bus et, moteur, Nadine part pour Ins.

Arrivée là-bas, la prise en charge est rapide. Après l’auscultation de Salsa, la vétérinaire pense pouvoir tourner le chiot qui coince. Elle n’y arrive pas… Elle fait une radiographie pour voir ce qu’il se passe dans son ventre. Résultat : le chiot est en croissant devant la sortie par le dos. Il en reste environ 6 ou 7 autres... OUPS !

Il faut ouvrir au plus vite pour les sauver. La chienne est très fatiguée, les petits cœurs aussi, mais manque de chance, à Ins, ils ne pourront pas l’opérer. Le personnel sur place n’est pas assez formé pour ça… Ils proposent à Nadine d’appeler une clinique à Berne, avec laquelle ils collaborent. « OK, on y va au plus vite », répond Nadine, qui s’inquiète fortement pour Salsa. On l’aide à remettre tout ce petit monde dans notre véhicule et départ pour la clinique VetBern.

Il est maintenant 11 h 25...

Excellent accueil, ils attendaient, bien organisés. D’entrée, ils proposent à Nadine de les aider à la réanimation des chiots (car la narcose de la mère passe chez les chiots). Il faut faire très vite. Sitôt sortis, les chiots doivent être bouchonnés et oxygénés pour qu’ils prennent vie… !

La salle d’opération s’organise, Nadine s’habille en conséquence (blouse-bonnet-masque etc.). Feu vert : on ouvre ! Salsa est endormie à 11 h 50, puis sanglée sur la table. Tout va très bien… La vétérinaire sort le chiot mort qui faisait obstruction. Dans sa positon, il n’aurait jamais pu sortir. Le suivant n’a pas survécu, il était déjà infecté par son frère mort !

Les autres arrivent, tous vivants, pour notre plus grande satisfaction, magnifique ! Quatre beaux chiots sont mis au monde dans une ambiance très professionnelle. Tout s’est admirablement bien déroulé. Nadine était comblée et moi soulagée. Une fois de plus, le métier et l’expérience après avoir assisté à plus de deux cents mises-bas, je suis fière du résultat. Nous avons neufs magnifiques chiots.  

Salsa est réveillée, on lui  présente ses nouveaux protégés, qu’elle lèche et laisse téter tout de suite…

Vers 14 h 30, Nadine rentre à la maison. Quelle joie ! Si l’on n’avait pas agi de la sorte, on aurait pu perdre la maman et ses chiots.

Maintenant, il faut l’aider à se remettre de ces longues heures d’une certaine souffrance. D’abord : repos pour elle et moi. Je commence à biberonner tout suite. Même si les chiots vont bien aux mamelles, il n’y a pas assez de lait. La montée de lait se fera gentiment. Je vais seconder avec le biberon toutes les 4 heures pendant plusieurs jours. Salsa reçoit 3 repas copieux par jour, des vitamines (calo-pet) pour la remonter ainsi que 2dl d’Ovomaltine à midi pour avoir une bonne qualité de lait.

Surprise, Nadine me dit que la cicatrice n’est pas cousue, mais collée. Il n’y a ni fils ni nœuds à surveiller, juste à regarder qu’elle ne suinte pas. C’est la première fois que je vois cette méthode. Vraiment, la médecine fait des miracles parfois. C’était plus délicat autrefois : les chiots pouvaient se piquer avec les fils ou faire mal à la mère avec leurs griffes.

Les jours suivants ont été sans soucis, Salsa avait bien du lait, elle a bien récupéré. Les chiots étaient tous en forme. Nous les avons pesés chaque jour pour contrôler leur progression. Vraiment, je suis contente, ils sont tous bien ronds. Après 15 jours de vie, lors du premier vermifuge, leurs poids se situaient entre 830 et 1020 grammes, fabuleux ! MERCI Salsa. Moi, malgré la fatigue d’être chaque nuit auprès d’eux, malgré des journées toujours aussi remplies, je suis heureuse d’être éleveuse…

À bientôt !

Catherine et Nadine

Facebook
Youtube

Merci de ne pas répondre à cet e-mail